Déjà on voyait certains médecins soigner leurs patients avec le principe grec de la mélothésie astrologique, suivant lequel chaque signe du Zodiaque commande une partie du corps et chaque planète régit un organe Les chirurgiens décidaient de l'opération d'un membre malade en fonction des positions planétaires dans le signe zodiacal dont relève le membre.
A Paris, à Oxford, on enseigne comme dans l'Antiquité, mais selon une optique chrétienne, que l'homme est un microcosme en analogie avec le macrocosme : l'astrologie fait école et les souverains s'entourent de ses praticiens.
Michel de Scot conseille l'empereur d'Allemagne, Frédéric Il de Hohenstaufen (1220 1250), qui siège à la cour de Palerme en Sicile.
Pierre d'Abano (1257 1315), ou Pierre de Padoue, fut parmi les proches de Philippe le Bel. Mais ses théories développèrent le déterminisme astral, aussi son effigie fut elle brûlée après sa mort. Malgré cela, au pied de sa statue à Padoue, on grava l'inscription : « Il était en effet si habile en astrologie qu'on le soupçonna de magie. Faussement accusé d'hérésie, il fut acquitté. »
D'autres astrologues durent subir l'Inquisition, comme le Florentin Cecco d'Ascoli, accusé d'hérésie parce qu'il avait cherché à calculer la date de naissance du Christ : il fut brûlé vif en 1327; son cas fait partie des exceptions. À la même époque, Guido Bonutti (mort vers 1300) se rendit célèbre en aidant le chef gibelin Guido de Montelfeltro; on raconte qu'il 'étudiait précisément les dates et les heures du début de ses batailles et montait en haut d'un clocher pour en sonner l'ouverture. Son traité, le Liber astronomicus, sera traduit en anglais en 1676 par William Lilly, le fameux astrologue anglais.En Espagne, Alphonse X, dit le Sage, mort en 1284, développera l'édition des manuscrits astrologiques, parmi lesquels les fameuses tables astrologiques qu'il fit dresser en 1262 et que l'on appela de son nom Alphonsines. Ces tables, qui divisaient l'année en 365 jours, 5 heures 49 minutes 16 secondes, précisaient considérablement les calculs de Ptolémée. Il avait réuni, pour les calculer, les plus célèbres parmi tous les astrologues chrétiens, arabes et juifs, qui y travaillèrent quatre années.En France Charles V (1338 1380) est lui-même astrologue et Jacques Coeur (ca 1395-1456), grand argentier du roi Charles VII, pratiquait l'astrologie et l'alchimie. Il avait fait édifier une « tourelle d'astrologue » dans son hôtel de Bourges, comme le pape Sylvestre II(999 1003) qui transforma en observatoire une des tours du Latran pour étudier les astres.La France et l'Angleterre du XIVe et XVe siècles illustrent l'astrologie dans les livres d'Heures dédiés aux « princes de l'aristocratie ».Les livres d'heures comme ceux des frères Limbourg (Pol, Hermont, Jeannequin), représentent un véritable trésor d'iconographie astrologique. En de riches enluminures, ils expriment les travaux agricoles du mois et les métiers de la planète qui gouverne son signe.Les plus connues sont Les Très Riches Heures du duc de Berry, illustrées par les de Limbourg (1403 1413), que l'on peut voir au musée Condé à Chantilly; on y trouve aussi le ce1èbre Livre d'heures d'Etienne Chevalier (illustré par Jean Fouquet), celui de la duchesse de Bourgogne, du duc de Rohan, de Jean d'Achey, et, en Angleterre, les Heures du duc de Bedford.